BCF Life Sciences s’adosse au portugais Sonae pour financer le développement de son site breton

Le groupe breton BCF Life Sciences, créé en 1986 et installé à Pleucadeuc dans le Morbihan où il exploite un site de 17 hectares, a changé de propriétaire. Spécialiste de l'extraction d'acides aminés de haute qualité – notamment de la L-cystine et de la L-tyrosine - pour les industries de la pharmacie, de la nutrition humaine, animale et végétale à partir de kératine de plumes de volailles, BCF Life Sciences vient de passer sous le contrôle du conglomérat familial portugais Sonae. L’opération a été conduite via sa filiale Sparkfood, fournisseur mondial d’ingrédients de nouvelle génération pour l’alimentation. Cette dernière a investi 160,5 millions d'euros pour s’emparer de 89,1 % des actions de Diorren SAS, la société holding de BCF Life Sciences. Sparkfood reprend notamment les participations du fonds MBO+ qui a accompagné BCF Life Sciences pendant cinq ans après avoir placé un ticket initial de 15 millions d’euros dans l’entreprise en 2018. Ce soutien a permis à BCF Life Sciences d’accéder à un chiffre d'affaires de 53,5 millions d'euros en 2023, au terme d’une croissance de 11 % sur la période 2020-2023, dont 65 % réalisés à l’export. Quant à l’équipe de direction actuelle, toujours pilotée par Jacques Pidoux et Renaud Sergheraert, elle a réinvesti un montant total de 19,7 millions d'euros dans l'entreprise. Auparavant majoritaire, elle devient cependant minoritaire avec 10,9 % du capital. Mais Jacques Pidoux, le président de BCF Life Sciences, se félicite de cette opération : « nous entrons dans un nouveau cycle où, compte tenu de notre projet de transformation et d’accélération du développement de l’entreprise, nous avions besoin de faire rentrer un partenaire capable de donner à entreprise les moyens de cette croissance ». Or les ambitions de son groupe sont grandes. Le dirigeant évoque un projet d’investissement de l’ordre de plusieurs dizaines de millions d’euros pour la construction de nouveaux bâtiments et d’une nouvelle unité de production visant à accroître de plus de 50 % la capacité du site. Annoncées fin 2022, ces nouvelles installations devraient être opérationnelles à l’horizon 2027. À cette occasion, 40 à 50 emplois supplémentaires devraient être créés pour cette société qui emploie déjà quelque 220 salariés. « La volonté de Sonae de mettre en œuvre ce projet en France, et sur le site, est extrêmement claire », poursuit Jacques Pidoux qui assure que l’opération a été accueillie « très favorablement » par les pouvoirs publics. Ces derniers ont d’ailleurs apporté leur soutien dans le cadre du programme France 2030.

Un pas de plus vers l’économie circulaire pour Sonae

Par voie de communiqué, Sonae s’est félicité de l’acquisition de BCF Life Sciences conforme à sa stratégie visant « à établir une plateforme mondiale au sein de Sparkfood dans l'industrie de la food tech, par le biais de l'acquisition d'entreprises spécialisées dans des ingrédients innovants et à valeur ajoutée, dotées d'un savoir-faire solide, d'une expérience avérée et de positions de marché pertinentes ». Sparkfood signe ici sa sixième reprise en deux ans, avec déjà 110 millions d’euros investis – en majoritaire ou minoritaire - dans cinq entreprises européennes, dont la société française Bon Vivant, spécialisée dans la fermentation de précision pour la production de protéines de lait sans vaches. Citons également des prises de participations dans Gosh! Foods, au Royaume-Uni, Mondarella et Bluu, en Allemagne et SparkVos, en Italie. Cette transaction témoigne aussi de l’engagement de Sonae en faveur du développement durable, dans la mesure ou le rachat de BCF Life Sciences représente « un investissement significatif dans l'économie circulaire et contribue à l'expansion de la présence à l’internationale du groupe ».