Calyxia lève 15 millions d'euros pour réduire les microplastiques
Start-up francilienne à l’origine d’une technologie de microencapsulation respectueuse de l’environnement, Calyxia accélère son développement. Elle annonce une levée de fonds de 15 millions d’euros.
Spécialisée dans la microencapsulation d'ingrédients actifs utilisés en chimie, Calyxia, start-up de la greentech, a levé 15 millions d’euros, jeudi 23 septembre. « Cette levée de fonds permettra d’accélérer le déploiement de nos produits à l’international, d’augmenter les capacités en France et d’en créer à l’international – aux Etats-Unis, dans un premier temps », indique Estelle Torre, directrice commerciale et marketing.
L’entreprise, dont le site est situé à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), possède une capacité de production de plusieurs centaines de tonnes. « Ces dernières années, plusieurs accords commerciaux ont été conclus avec des entreprises de premier plan au niveau mondial », se félicite la porte-parole, qui ne souhaite toutefois pas communiquer de noms.
Protéger un ingrédient
Créée en 2015 par un groupe de scientifiques de Harvard (Etats-Unis), de l’ESPCI-Paris-PSL et de l’université de Cambridge (Angleterre), Calyxia développe et produit des microcapsules biodégradables, de 1 à 20 µm, qui contiennent et protègent des actifs dans les domaines de l’agriculture, de l’hygiène et des détergents.
« Elles protègent les parfums et apportent les sensations olfactives sur la durée, explique la directrice marketing et commerciale. Dans l’agriculture, elles réduisent la volatilité des actifs (insecticides, herbicides, fongicides ou phéromones) et contrôlent leur libération afin d’augmenter le rendement des récoltes. »
Des matériaux 10 fois plus résistants
Dans les matériaux, comme ceux utilisés par l’industrie automobile, l’électronique ou dans les articles de sport, l’innovation améliore la durabilité. « Nos microcapsules augmentent la résistance à l’usure de plus de 10 fois, affirme Estelle Torre. Cela permet de réduire plus de 90% des microplastiques libérés lors de cette usure tout en éliminant l’impact environnemental des matériaux de remplacement. »
Eviter la diffusion de microplastiques est le crédo de l’entreprise, qui rappelle que les microcapsules classiques (non-biodégradables), détruisent la biodiversité en s’accumulant dans les sols et les océans. En 2022, l’Union européenne proposera d’ailleurs de nouvelles réglementations visant à limiter les microplastiques libérés par la détérioration des matériaux plastiques polluants. Une décision qui ouvre de nouvelles opportunités à l’entreprise francilienne.
23 millions d’euros levés
Ces 15 millions d’euros portent à 23 millions d’euros, le montant total levé par Calyxia depuis sa création. L’opération a été réalisée par Astanor Ventures, un fonds de capital-risque à impact déjà présent dans le capital d’une vingtaine de sociétés de l’agroalimentaire, tels qu’Ynsect (élevage d’insectes), Infarm (fermes verticales), Modern Meadow (matériaux bio-fabriqués avancés).
Sa participation s’ajoute à celles des investisseurs existants. Calyxia, qui emploie une quarantaine de personnes, a déjà bénéficié de plusieurs subventions comme l’instrument PME de la Commission européenne, Innov'Up Leader et le plan de relance de BPIfrance.