[VIDÉO] Chimirec ouvre les portes de son nouveau site à Aulnay-sous-Bois
L'entreprise de collecte et de recyclage de déchets Chimirec vient de s'installer à Aulnay-sous-Bois. Ce déménagement est une opportunité pour cette entreprise française familiale de repenser le site de manière globale. Un site qui deviendra un centre de traitement de déchets et qui regroupera l'ensemble de la chaîne de valeur, améliorant par ailleurs les conditions de travail du personnel.
Depuis le mois d'octobre 2022, Chimirec, entreprise française spécialisée dans la collecte et le recyclage des déchets, est installée à Aulnay-sous-Bois (93). Son site et siège historique de Dugny (93) a été transféré sur l'ancienne zone industrielle de PSA, dans une rue baptisée Pierre Fixot, du nom de son fondateur en 1958, dont le fils Jean Fixot a repris la direction de l'entreprise.
Ce déménagement, provoqué par l'installation à Dugny du futur village des médias des Jeux olympiques de Paris 2024, a conduit le groupe à investir 50 millions d'euros pour construire, en seulement un an, le plus grand site français et siège de Chimirec de 6 hectares (dont 5 hectares dédiés à l'exploitation). Sa capacité de transit est aujourd'hui d'environ 38 000 tonnes de déchets par an, et peut aller jusqu'à 45 000 tonnes. Ce site a été repensé et amélioré pour l'ensemble de ses 130 collaborateurs (sur 1 250 collaborateurs en France et à l'international), et devrait accueillir entre 20 et 40 nouveaux collaborateurs dans les trois prochaines années.
« On a fait d'une contrainte une opportunité. Notre nouveau site de pointe à Aulnay-sous-Bois marque le début d'une nouvelle aventure avec toutes nos équipes ! », a expliqué Thomas Lehoucq, directeur du site, qui a ouvert ses portes pour la première fois, ce 1er décembre, à Info-Chimie magazine.
Une proximité avec les clients
Avec cet emplacement stratégique entre les deux aéroports Paris-Charles de Gaulle et Paris-Le Bourget, le groupe répond à son objectif de remaillage du territoire au niveau national avec ses 44 sites. L'intention est de rendre un service de proximité à l'ensemble de ses 8 000 clients producteurs de déchets en Île-de-France (sur 45 000 clients à l'échelle nationale), qu'ils soient dangereux ou non dangereux : 30 % en chiffre d'affaires sont issus de l'automobile et 70 % de l'industrie. Cela permettra en outre des réductions significatives des émissions de CO2 par le transport, qui est exclusivement routier. Dans cette même perspective, Thomas Lehoucq nous annonce la finalisation prochaine de la construction d'un deuxième site pour l'Île-de-France, à Nangis, en Seine-et-Marne (77), avec un démarrage partiel prévu en mars 2023 et une pleine activité pour la fin 2023. Sa capacité pourra atteindre 25 000 tonnes de déchets, et des embauches sont prévues pour démarrer à une dizaine, jusqu'à une vingtaine de salariés dans les trois prochaines années. Chimirec, qui réalise 90 % de son chiffre d'affaires en France (environ 204 millions d'euros pour le groupe en 2021), projette, grâce à ces deux nouveaux sites, une croissance significative, avec une prévision de 214 M€ en 2022.
La proximité avec les clients se manifeste aussi par une relation de confiance sur le long terme, et le groupe cultive la transparence et la traçabilité au jour le jour : « Ce qui nous démarque est la qualité du service apporté : notre métier est d'aller chez le producteur chercher son déchet et de lui proposer un niveau de service élevé. Le client est un partenaire », insiste Thomas Lehoucq. Il ajoute : « Aujourd'hui, le groupe est réputé dans le métier pour avoir un savoir-faire, une méthode de travail spécifique, qualitative. Les camions et leur chauffeurs sont les nôtres, l'outil de traçabilité est le nôtre, nos installations sont haut de gamme en matière de sécurité » . Il faut rappeler que l'ensemble des sites de Chimirec est triplement certifié, avec la certification Qualité-Sécurité-Environnement : ISO 9001 pour la qualité, OHSAS 18001 pour la sécurité, et ISO 14001 pour l'environnement.
3 questions à Ludovic Demeuse, responsable de laboratoire chez Chimirec
Propos recueillis par Minh-Thu Dinh-AudouinInfoChimie magazine : Quel est le rôle du laboratoire que vous pilotez ?L.D. : Le laboratoire a pour rôle principal de contrôler la qualité des déchets afin d’identifier les risques, de respecter la réglementation et les cahiers des charges. Nous intervenons à trois moments clés de la vie du déchet : lors de l’acceptation préalable, en lien avec le service commercial, afin d’identifier le déchet et de prévoir sa filière d’élimination ; lors du contrôle à réception, afin de vérifier que les déchets reçus correspondent aux déchets prévus ; lors de l’envoi des déchets vers un centre de traitement, afin de vérifier que nous respectons leur cahier des charges.Quelles sont les compétences mobilisées ?L.D. : Les chimistes travaillent de façon polyvalente au laboratoire pour des analyses, de la maintenance des appareils, des recherches sur de nouveaux déchets) ou sur le quai pour le tri des déchets, des prélèvements des échantillons. Pour identifier les déchets, nous appliquons des connaissances de chimie organique, de chimie minérale et de chimie analytique. Il faut également maîtriser le volet « sécurité » de la chimie : analyse de fiche de données de sécurité, connaissance sur les réactions chimiques dangereuses, connaissances sur les réglementations CLP (classification, étiquetage et emballage) et ADR (Accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route).Quelles sont les thématiques de R&D du laboratoire ?L.D. : Nous intervenons principalement sur l’orientation des déchets. En 2021, 81% des déchets collectés sur le site de Chimirec Dugny ont été livrés en centre de traitement sur des filières de valorisation. La R&D se concentre sur la chimie analytique : comment optimiser nos process analytiques ? Quelles nouvelles analyses pouvons-nous mettre en place pour améliorer la sécurité et nous assurer de la conformité de nos déchets en centre de traitement ? Sur ces sujets, nous travaillons en collaboration avec les laboratoires du groupe Chimirec et avec ceux de nos centres de traitement partenaires : nous gérons les mêmes déchets. Le monde du déchet est en évolution permanente. En entrée, nous sommes confrontés, tous les jours, à de nouveaux déchets que nous devons caractériser et pour lesquels nous devons trouver des filières de traitement. En sortie, les centres de traitement affinent, d’année en année, leur cahier des charges. Nous faisons la jonction entre les deux.
Cap vers la valorisation maximale des déchets
À l'heure actuelle, 100 % des déchets qui arrivent sur la plateforme d'Aulnay sont dirigés vers des filières de traitement, appartenant ou non au groupe Chimirec, que ce soient des partenaires externes tels que des cimenteries, ou des confrères. Chimirec possède dix filières de traitement et utilise entre 150 et 200 centres de traitement dans toute la France, avec l'objectif de réduire au maximum le transport. Ainsi, Chimirec PPM (La-Roche-Clermault) traite des liquides de refroidissement par ultrafiltration et des huiles claires par filtration et déshydratation ; Chimirec Malo composte des déchets verts et de matières d'intérêt agronomique, issues du traitement des eaux. Le site d'Aulnay ouvrira prochainement un centre de traitement pour fabriquer des combustibles de substitution à partir de déchets solides, qui complètera sa filière de traitement mécanique (broyage des déchets solides, raffinage des huiles…). Aujourd'hui, le groupe a atteint un taux de valorisation des déchets autour de 75 %, le reste étant destiné soit à la destruction, soit à l'enfouissement (amiante… ).
Un site attentif à la qualité de vie des salariés
Cultiver la relation de confiance est une démarche globale pour l'entreprise. Afin que les salariés puissent s'approprier le site avant leur installation, Thomas Lehoucq avait organisé une journée de visite avec des ateliers de travail : « Cela m'a fait plaisir de voir des personnes s'exclamer en arrivant : c'est chez nous ? ». Quand les équipes sont arrivées, elles avaient déjà un sentiment d'appropriation.
Ce nouveau site a été conçu pour améliorer le bien-être de l'équipe : « Nos installations sont haut de gamme en matière de sécurité. 100 % de notre activité a été transférée à l'intérieur des bâtiments : les salariés ne sont plus e x posés aux fortes chaleurs ni aux intempéries » , a appuyé T. Lehoucq. Des investissements ont été réalisés dans la protection des collaborateurs et de l'environnement, avec des systèmes de captation des COV, de nouveaux broyeurs, des zones de pompage et des outils collectifs.
Il constate une forte fidélisation du personnel à Chimirec, avec de longues carrières et des évolutions au sein du groupe. Lui-même a démarré, il y a vingt-deux ans, chez Chimirec en tant qu'apprenti commercial : « Cela compte de travailler pour une personne qu'on identifie, qui est Jean Fixot. On a un esprit d'entreprise familiale ».