Chlorure de lithium : Vulcan Energy produit ses premières quantités commerciales, à Landau
Vulcan Energy a produit ses premières quantités commerciales de chlorure de lithium (LiCl) neutre en carbone, au sein de son usine de Landau, en Allemagne. Une nouvelle étape de franchie vers la production d'hydroxyde de lithium monohydraté, la société visant une capacité de 24 000 t/an, d'ici à 2026.
La société australienne Vulcan Energy franchit une nouvelle étape dans son projet visant à produire le premier chlorure de lithium (LiCl) neutre en carbone en Europe, à partir de ressources en lithium elles-mêmes européennes.
En effet, son usine commerciale de Landau, en Allemagne, vient de produire, avec succès, ses premières quantités de LiCl de qualité batterie, précurseur de l’hydroxyde de lithium (LiOH) monohydraté qui intervient ensuite dans la fabrication des cathodes des batteries lithium-ion.
Dans le détail, cette usine opère un procédé d’extraction directe du lithium par adsorption (A-DLE), une technologie, commercialisée depuis plus de de vingt ans, qui connaît une croissance exponentielle de son utilisation : elle devrait représenter 15 % de l’extraction en lithium d’ici à 2033, contre 10 % à l’heure actuelle.
À partir de l’adsorption du chlorure du lithium (LiCl) contenu dans les saumures, l’A-DLE mène à une solution concentrée de LiCl avec un faible taux d’impuretés, permettant ensuite de produire du LiOH. Et pour fonctionner, ce procédé nécessite de chauffer les saumures à plus de 50 °C. Aussi, pour se démarquer de ses concurrents et parvenir à produire du LiCl neutre en carbone, Vulcan puise son lithium dans un gisement de saumure de la vallée du Haut-Rhin, qui a pour particularité d’être un site géothermique. La saumure y est donc chauffée naturellement, ce qui permet à Vulcan de s’affranchir des émissions de CO2 liées au chauffage par gaz, pratiqué par les producteurs actuels. Pour davantage optimiser son procédé, Vulcan transforme l’excédent de chaleur en énergie renouvelable, et a développé son propre sorbant, le Vulsorb, en forme d’intercalaires d’aluminate de lithium.
La société compte sur une mise en service de l’usine de Landau, à la mi-2024, pour passer à la seconde étape : celle de convertir le LiCl en LiOH monohydraté, au sein de son usine d’électrolyse située dans le parc industriel Höchst de Francfort (Allemagne), dont les travaux avaient débuté en septembre 2023. Vulcan prévoit d’abord d’atteindre une capacité de production de 24 000 t de LiOH monohydraté par an, d’ici à 2026, pour ensuite espérer la doubler, en 2028. « Une fois que la production commerciale de la première phase aura commencé, nous produirons suffisamment de lithium pour environ 500 000 véhicules électriques », a annoncé le communiqué.
Selon Vulcan, il s’agit ici du « premier LiCl européen produit localement, à partir d’une ressource elle-même locale. Une étape importante pour la sécurisation de la chaîne d'approvisionnement européenne en batteries ». Au total, le projet a déjà mobilisé un investissement de plus de 40 millions d’euros.