Résultats 2023 : Avec des ventes en recul de 21 %, BASF engage de nouvelles réductions des coûts
Alors qu'il affiche des ventes en recul de 21 % en 2023, par rapport à 2022, le géant allemand de la chimie annonce davantage de mesures de réduction des coûts, qui visent son site de production allemand de Ludwigshafen. L'objectif : atteindre 1 Mrd € d'économies annuelles supplémentaires, d'ici à fin 2026.
Après avoir dressé un bilan de l’année 2022 en demi-teinte, BASF voit ses résultats dégringoler sur l’année 2023. En effet, le géant allemand de la chimie affiche un chiffre d’affaires (CA) de 68,9 milliards d’euros, en recul de 21 %, par rapport à l’année précédente. Ce qui s’explique principalement par « la baisse des prix et des volumes, dans tous les segments », selon le communiqué du groupe. En cause : la baisse des prix des matières premières et la faible demande des clients de nombreuses industries.
Excepté le segment Agricultural Solutions, qui n’a perdu que 2 % de CA, par rapport à 2022, toutes les autres activités ont vu leurs ventes dégringoler. À commencer par Chemicals (- 30 %), suivi de Surface Technologies (- 24 %), de Materials (- 23 %), d’Industrial Solutions (- 20 %) et de Nutrition & Care (- 15 %).
De son côté, L’Ebit avant éléments spéciaux a chuté de 45 %, pour atteindre 3,8 Mrds €, principalement en raison d’« une contribution au résultat nettement plus faible des segments Chemicals et Materials ». Pour ce qui est de l’activité Chemicals, c’est surtout en raison de la réduction des marges et des volumes. Quant aux bénéfices du segment Materials, ils ont diminué, en grande partie, en raison de la baisse des marges relatives au polyamide et à l’ammoniac. Et c’est à ce niveau qu’on retrouve le segment Agricultural Solutions, au beau fixe, qui affiche un Ebit avant éléments spéciaux en forte augmentation (+ 28,1 %), grâce à des augmentations de prix et à la réception d’un paiement unique.
Toutefois, malgré des résultats globalement en chute libre, BASF affirme faire preuve de « solidité économique » : en attestent ses flux de trésorerie provenant des activités d’exploitation de 8,1 Mrds €, en augmentation de 5,2 %. Tout comme son résultat net : celui-ci, dans le rouge en 2022 (- 627 M€) – en raison de dépréciations dues à la déconsolidation des activités E&P russes de Wintershall DEA –, a remonté la pente, pour atteindre 225 M€.
Des économies de coût supplémentaires à Ludwigshagen
Le groupe ne s’en cache pas, « les résultats de l’Allemagne ont souffert d’un résultat nettement négatif sur le plus grand site de production, à Ludwigshafen ». En cause : la faible demande – bien qu’il s’agisse d’un contexte temporaire –, et la hausse des coûts de production, résultant de l’augmentation structurelle des prix de l’énergie. « Il est urgent de prendre de nouvelles mesures décisives pour améliorer notre compétitivité », a ainsi abondé Martin Brudermüller.
Ces mesures supplémentaires devraient permettre au groupe de réduire les coûts de 1 Mrd € supplémentaires par an, sur le site de Ludwigshafen, d’ici à fin 2026. Au programme : la réduction des coûts fixes, en jouant sur l’efficacité des structures du groupe, et en adaptant les capacités de production aux besoins du marché. Les coûts variables seront également concernés. « Le programme entraînera donc malheureusement de nouvelles suppressions d'emplois », a regretté Martin Brudermüller. Ce qui s’ajoute aux quelque 700 postes qui devraient être impactés par les restructurations déjà engagées. Outre les réductions des coûts, BASF compte également réoptimiser les taux d’utilisation de ses actifs de Ludwigshafen, qui sont actuellement nettement inférieurs à la normale.
En octobre 2022, déjà, le groupe avait lancé un programme de grande envergure, pour toutes les fonctions hors production, visant une réduction des coûts de 500 M€ par an, en 2023 et 2024. À ceci était venu s’ajouter, en février 2023, un ensemble de mesures ciblant une diminution des coûts fixes de plus de 200 M€ par an, d’ici à fin 2026. Aussi, cet ensemble devrait permettre à BASF de réaliser 500 M€ d’économies annuelles supplémentaires, pour atteindre 1,1 Mrd €/an, d’ici à fin 2026.
Enfin, sur l’année écoulée, les émissions de carbone se sont élevées à 16,9 millions de tonnes, correspondant à une réduction de 58 %, par rapport aux années 1990. Et en 2024, le groupe les prévoit comprises entre 16,7 Mt et 17,7 Mt. S’il est donc probable que les émissions de CO2 augmentent, à l’avenir, BASF le justifie par une augmentation à venir des volumes de production, tirée par une hausse de la demande, qui avait fortement ralenti ces derniers mois.