Areva fera moins bien qu'en 2007

Areva dressé ce lundi 22 décembre un point de situation sur sa santé financière. Le résultat opérationnel « devrait s'inscrire en baisse par rapport à l'exercice 2007 », précise un communiqué. La faute à la suspension de l'activité de négoce d'uranium « au regard des prix » (Anne Lauvergeon a indiqué que les prix de l'uranium sont en "diminution" sur le marché international), et à la constitution d'une provision complémentaire au deuxième semestre au titre du chantier finlandais OL3, estime le groupe.

Sur ce dernier point, « la construction a bien avancé malgré la lenteur de transmission des documents techniques à l'Autorité de Sûreté finlandaise (STUK) par TVO. En effet, TVO n'a pas mis en oeuvre de manière satisfaisante les mesures d'accélération décidées et annoncées de concert en juin 2008 », déclare le groupe. « Seul un changement majeur du mode de fonctionnement de TVO permettra de figer un calendrier de projet » précise encore le communiqué, désignant a contrario « le déroulé des chantiers EPR de Flamanville 3 (France) et Taïshan (Chine) », qui « montre la singularité du fonctionnement de TVO.» Une procédure d'arbitrage, au titre des retards causés par TVO, a été lancée le 5 décembre 2008 par le consortium Areva-Siemens.
De façon générale, les affaires marchent : le carnet de commandes du groupe devrait progresser de 20 %. Le chiffre d'affaires devrait quant à lui enregistrer une croissance de l'ordre de 10 %. « Cette croissance a été accompagnée par un programme d'investissements industriels avec le recrutement de plus de 12 000 personnes et par un effort de R&D qui devrait dépasser 7 % du chiffre d'affaires. » Avec le regain d'intérêt mondial pour le nucléaire, Areva continue de gagner des parts de marché « grâce à son modèle intégré » et « confirme sa stratégie de développement sur ses marchés porteurs ».

Partenaire d' EDF pour les combustibles nucléaires usés
Opposés dans une course contre la montre avec la construction de leurs EPR respectifs en Finlande et à Flamanville, Areva et EDF ont signé aujourd'hui un accord-cadre sur le recyclage des combustibles nucléaires usés pour la période 2008-2040. Areva exploitera les usines de La Hague (Manche) et Melox à Marcoule (Gard) jusqu'en 2040 au moins ; EDF utilisera ces installations jusqu'à cette échéance pour ses besoins. Il est prévu qu'EDF augmente dès 2010 les quantités de combustibles usés traités à La Hague de 850 tonnes par an à 1 050 tonnes par an, et les quantités de combustible MOX fabriqués à l'usine Melox de 100 à 120 tonnes par an.

Associé à Mitsubishi pour fabriquer du combustible au Japon
Areva a par ailleurs signé avec Mitsubishi Heavy Industries, Ltd. (MHI), Mitsubishi Material Corporation (MMC) et Mitsubishi Corporation (MC) un accord quadripartite pour établir une coentreprise. Au programme : développement, conception, fabrication et commercialisation de combustible nucléaire. Le siège de la Nouvelle société sera implanté sur le site existant de Mitsubishi Nuclear Fuel, à Tokai-mura (Préfecture d'Ibaraki) au Japon. MHI, MMC et AREVA transféreront leurs activités concernées et MC souscrira de nouvelles actions. Les participations à son capital seront de 35 % pour MHI, 30 % pour MMC, 30 % pour AREVA et 5 % pour MC. Elle devrait employer près de 550 personnes et afficher un chiffre d'affaires de 50 milliards de yens (environ 400 millions d'euros) d'ici à 2020.

L'entreprise fournira à ses clients japonais du combustible destiné tant à des réacteurs à eau pressurisée (REP) qu'à eau bouillante (REB) ou à haute température refroidis au gaz, ainsi que du combustible MOX. Elle fournira aussi toute la gamme de prestations liée à ces approvisionnements, tels les services de reconversion. La nouvelle société devrait également fournir les combustibles de conception MHI (REP) sur les marchés hors Japon.
MHI et AREVA ont par ailleurs confirmé leur intention d'investir ensemble aux États-Unis dans la construction d'une installation spécifique de fabrication de combustibles nucléaires.

A.L.