EuroAPI en péril, deux ans après sa sortie du giron de Sanofi
À l’heure où l’Europe et la France rêvent de souveraineté sanitaire, le laboratoire français EuroAPI va cesser la production de 13 principes actifs. Il cédera deux de ses six usines, celle déjà à l'arrêt de Brindisi (Italie) et celle d’Haverhill (Royaume-Uni). Moins de deux ans après sa sortie du giron de Sanofi, EuroAPI va mal.
Partie sans arriéré, l’entreprise cumule déjà 170 millions d’euros de dette. Elle affiche une perte nette de 190 millions, a vu son cours de Bourse dévalué de 70% et prévoit des perspectives de ventes en berne en 2024. EuroAPI a été constitué à partir des activités Sanofi de fabrication de principes actifs pour le compte de tiers. Mais il demeure trop dépendant de son ancienne maison mère qui pesait encore, en 2023, pour 47% de ses ventes, à 1,13 milliard d’euros.
Restructuration et investissements
Or Sanofi commande moins, car certains principes actifs sous-traités concernent des médicaments vieillissants qui perdent des parts de marché. Sanofi, qui détient encore 30% d’EuroAPI, a prolongé d’un an son maintien au capital, jusqu’à fin 2025, tout comme Bpifrance (12%). De son côté, EuroAPI prévoit de restructurer ses effectifs, après avoir débarqué à l’automne son directeur général.
Le groupe continue toutefois d’investir. Entre 350 et 400 millions d’euros sont prévus jusqu’en 2027 pour muscler les capacités de principes actifs à plus haute valeur ajoutée. Déjà 129 millions d’euros ont été injectés pour différents projets industriels. Ils concernent en premier lieu les deux usines françaises, à Elbeuf (Seine-Maritime) pour la vitamine B12, et à Vertolaye (Puy-de-Dôme) pour la relocalisation de médicaments essentiels.
Vous lisez un article de L'Usine Nouvelle 3729 - Avril 2024
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