Le ministre de la Transition écologique dévoile la liste des 51 sites industriels accompagnés par l'Etat pour économiser l’eau
En déplacement le vendredi 22 mars dans l’usine Novacarb, au sud de Nancy, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a dévoilé les noms des 51 sites industriels identifiés par le gouvernement pour réduire leurs consommations en eau de 12,6% d’ici à 2030. Principalement issus de l'agro et de la chimie, ils représentent à eux seuls un quart de la consommation d'eau industrielle en France.
Un an après la présentation du plan Eau par Emmanuel Macron, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu était en déplacement ce vendredi 22 mars, sur le site Novacarb de Laneuveville-devant-Nancy (Meurthe-et-Moselle), où il a dévoilé les 51 sites industriels qui seront soutenus par l’Etat en vue de réduire leur consommation d’eau.
Le ministre – accompagné de Roland Lescure, ministre délégué à l’industrie, et de Prisca Thevenot, porte-parole du Gouvernement – a insisté sur les retombées que peuvent apporter de tels efforts «en matière de compétitivité».
51 sites pour un quart de la consommation d'eau industrielle en France
Les usines répertoriées sur la liste dévoilée à l’occasion de la journée mondiale de l’eau représentent un quart de la consommation d’eau industrielle en France. Ces acteurs, aux deux-tiers des entreprises de la chimie et de l’agroalimentaire, devront réduire leurs besoins de 12,6%, soit une économie annuelle de 77 millions de mètres cubes d’eau d’ici à 2030. Cette économie représente «deux fois la consommation annuelle d’une ville comme Marseille», a pointé Roland Lescure.
Le Gouvernement va consacrer 327,4 millions d’euros à ce volet du plan Eau, faisant dire à Christophe Béchu «qu’il n’y a pas moins d’aides». Le ministre a insisté également sur le fait qu’une partie des investissements réalisés chez Novacarb ont été rendus possibles «par l’accompagnement de l’Etat, au travers de l’agence de l’Eau et l’accompagnement des collectivités territoriales que nous associons, car c’est une équipe de France de l’écologie qui se réunit sur ces sujets».
Cette annonce gouvernementale était également l’occasion pour le ministre de la Transition écologique de mettre en lumière un site en activité depuis 1855 «qui démontre comment des usines historiques sont capables de faire bouger les lignes».
Rejets salins dans les cours d’eau
Pour son homologue Roland Lescure, le site lorrain est emblématique de l’industrie française dans son ensemble «qui a déjà fait une bonne part du boulot en abaissant de 40% sa consommation d’eau ces trente dernières années». Le fabricant de carbonate et bicarbonate de soude, filiale du groupe Humens – une ETI française de 400 salariés et 250 millions d’euros de chiffres d’affaires – est même allé plus loin en abaissant de moitié sa consommation d’eau depuis les années 1990. Pour ce faire, l’usine a mis en place une boucle fermée pour le refroidissement de ses process.
L’entreprise va encore abaisser de 10% ses prélèvements dans les cinq prochaines années «en injectant un million d’euros supplémentaire dans la récupération d’eau en plusieurs points du site», livre Marc Léonard, le directeur de l’usine Novacarb.
Alors que 80% des 20 millions de mètres cubes prélevés annuellement par Novacarb sont rejetés dans le milieu naturel, l’entreprise planche également sur la réduction de leur teneur en chlorures ou «concentrations salines» en partenariat avec Solvay, l’Etat, l’agence de l’eau Rhin-Meuse et la Région Grand Est. Des rejets «historiques» qui ont largement diminué en un siècle-et-demi, mais qui ont contraint les agglomérations de Nancy et Metz à adapter leurs modes de captation d’eau potable.
La solution de filtration membranaire identifiée en 2023 par Novacarb avec l’Université polytechnique de Catalogne, incarne les enjeux de recherche et d’innovation que le Gouvernement entend accompagner via un second appel à projets de France 2030 Innov’eau, avec 90 millions d’euros mobilisés jusqu’en 2025.