Résultats : Solvay annonce un chiffre d’affaires en baisse de 12 %, en 2023

Après Syensqo, c’est au tour du nouveau Solvay d’annoncer des résultats en recul sur l’année écoulée. Ses ventes ont baissé de 11,9 %, pour atteindre 4,88 Mrds €. En cause : une demande plus faible sur tous les marchés finaux engendrant une baisse des volumes (- 14,8 %), malgré des prix en légère hausse.

L’Ebitda, s’affichant à 1,25 Mrd €, a perdu 8,3 %, par rapport à une « année 2022 record », selon le groupe. Ce qui s’explique en partie par la cession de ses 50 % dans la joint-venture RusVinyl à son partenaire russe Sibur, au cours du 1^er trimestre 2023. « Si on exclut le désinvestissement dans RusVinyl, l’Ebitda est plutôt stable », affirme Alexandre Blum, CFO de Solvay. Ce qui fait dire à Philippe Kehren, le p-dg de Solvay, que « malgré les défis macroéconomiques », le groupe a « obtenu des résultats de grande qualité ».

Le segment Basic Chemicals (- 9 % de ventes) inclut l’activité Soda Ash & Derivatives, qui pèse pour 42,8 % des ventes totales du groupe. Celle-ci a été impactée par une demande toujours plus faible en carbonate de sodium dans les applications de verres plats et creux. Et par une baisse des volumes de bicarbonate de sodium, du côté de l’alimentation animale. L’activité Peroxydes a, quant à elle, subi la faible demande de l’industrie Pulp & Paper, en Amérique du Nord.

Au sein de Performance Chemicals, le second segment du groupe (- 15,5 % de ventes), les volumes des silices ont été légèrement plus élevés, mais leurs prix ont baissé. La filiale brésilienne Coatis, spécialiste du phénol et de ses dérivés, a fait face à un environnement concurrentiel persistant. Et Special Chem, qui offre des solutions pour la catalyse et des spécialités fluorées, a été touché par une baisse de la demande de l’électronique.

Conduire une croissance durable

Fait marquant de 2023 : la sortie du charbon du site américain de carbonate de sodium, à Green River. Et celles, en cours, à Rheinberg (Allemagne) et Dombasle (France). En parallèle, l’usine de Devnya, en Bulgarie, et celle de Torrelavega, en Espagne, ont introduit de la combustion de biomasse en remplacement (partiel) du charbon. Et le site finlandais à Voikkaa fonctionne désormais à 100 % avec de l’électricité renouvelable (origine éolienne). Tout ceci, couplé à d’autres mesures d’optimisation et d’efficacité énergétique, a permis à Solvay de réduire de 19 % ses émissions de GES des scopes 1 et 2, et de 16 % celles de scope 3, par rapport à 2021.

D’ici à 2030, les projets en matière de transition durable affluent. La sortie du charbon devrait être complète, « si des alternatives renouvelables existent », précise le groupe. Ce dernier ambitionne aussi de construire « le premier site au monde de carbonate de sodium neutre en carbone ». À La Rochelle, il vient d’annoncer l’implantation d’un hub européen dédié aux terres rares, de plus en plus demandées pour fabriquer des aimants permanents qui interviennent dans les véhicules électriques et les éoliennes, et dans d’autres applications liées à l’électrification, la numérisation, ou encore la catalyse.

Confiance en l’avenir

Solvay s’attend à ce que les volumes du premier semestre de 2024 soient globalement du niveau de ceux du second semestre de 2023. « Nous ne parions donc pas sur une forte reprise des volumes », abonde le p-dg. De plus, les prix de vente du carbonate de sodium devraient diminuer, affectant négativement la marge de l’activité.

Dans ce contexte, le groupe table sur une perte d’Ebitda de 10 % à 20 % en 2024, par rapport à 2023. Et pour y faire face, il compte sur son programme de réduction des coûts fixes et variables, dont les résultats devraient être effectifs dès cette année. Ainsi que sur une diminution des prix des matières premières et de l’énergie. « Sur le second semestre de l’année, certains signes indiquent que la tendance pourrait s’améliorer », complète Solvay.

« À l’aube de 2024, l’environnement macroéconomique reste incertain, mais nous envisageons l’avenir avec confiance en déployant notre nouveau modèle opérationnel et en investissant avec soin », conclut le p-dg.