[VIDEO] Croda ouvre les portes de sa nouvelle usine à Chocques

Ce 21 septembre 2022, Croda Chocques (Hauts-de-France), filiale du groupe britannique Croda, a inauguré SoliPack, une unité de conditionnement solide dédiée à une gamme de produits phares que constituent les alkoxylates, des tensioactifs polymères.

Cette usine, qui a mobilisé cinq années pour un investissement de 14 millions d’euros, doit permettre à l’un des leaders mondiaux de la chimie de spécialités qu’est Croda de doubler sa capacité de production dans les cinq prochaines années et de soutenir ainsi son marché en croissance, principalement dans les domaines de la cosmétique et des sciences de la vie : soins humain, végétal et animal. Croda Chocques, l’un des cinq sites français de Croda, est aujourd’hui le principal fournisseur en Europe, en particulier de grands groupes, et sa force est sa grande adaptabilité aux besoins des clients.

Un savoir-faire dans la chimie des alkoxylates

Cette grande flexibilité qu’a Croda pour s’adapter à une diversité de clients s’appuie sur un savoir-faire pour développer une très large gamme d’alkoxylates, issus de la réaction d’éthoxylation de dérivés d’oxydes d’éthylène et/ou de propylène. Le groupe compte ainsi cinq sites d’éthoxylation à travers le monde : aux États-Unis, en Europe et en Asie. Une équipe de R&D, spécialisée aussi bien en synthèse chimique, qu’en formulation, ou encore en procédés, travaille continuellement pour adapter les molécules aux besoins spécifiques des clients. Elle modifie les structures de ces molécules afin de rendre également les procédés plus durables en concevant des molécules biodégradables ou biosourcées, ou en essayant de miniaturiser. Les procédés font l’objet d’analyses de cycles de vie, en collaboration avec les clients : chaque produit est unique et a son contexte, et Croda est partie prenante avec les clients, rappelle Jean-Jacques Gillot, directeur général opération Europe.

La spécialité de Croda, c’est donc la chimie de surface. Avec son expertise en technologies d’encapsulation, le groupe vise principalement des marchés de niche. Il s’agit, par exemple, de faire de l’enrobage de semences pour améliorer le processus de germination et y ajouter des produits pour la protection et la nutrition des plantes, projet développé avec sa filiale Incotec depuis 2015.

Avec sa filiale Sederma, Croda a développé une formulation (ReVitAlide) pour encapsuler du rétinol de manière à augmenter sa stabilité, sa biodisponibilité dans la peau, et donc son efficacité. Croda est prêt à innover sur tous les fronts. Avec une autre filiale française, Crodarom, le groupe réalise, par exemple, de l’extraction sans solvant de molécules actives à partir de plantes, avec une assistance par micro-ondes.

Des exigences qualité et durabilité très fortes

Le site de Chocques se démarque, en outre, par une exigence très forte en termes de standard de qualité, car il vise des marchés à haute valeur ajoutée comme la pharmacie et la cosmétique. En visitant l’usine SoliPack, nous passons dans plusieurs salles blanches à l’air extrapur, pareil à celui des blocs opératoires, commente Patrick Losson, responsable études et projets stratégiques du groupe : « C’est une philosophie chez Croda : dès qu’on peut récupérer la moindre calorie, on la réutilise tout de suite ». L’ingénieur projets stratégiques Thomas Gillard a mené le projet de A à Z à la manière d’un architecte, et il nous explique comment l’énergie est optimisée à chaque étape. Au cours du procédé, le produit liquide entre dans le bâtiment, coule sur une bande de solidification sur laquelle il sera refroidi par de l’eau froide et transformé en pastilles ou en écailles. L’énergie utilisée pour refroidir l’eau sera, par exemple, récupérée immédiatement sous forme d’une eau chaude qui permettra de chauffer un autre système. Le volume des emballages est également optimisé pour diminuer les transports, qui sont concentrés autant que possible sur le territoire, et à 70 % en Europe. Une philosophie de durabilité donc, profondément ancrée chez Croda, qui vise avec cette nouvelle usine à la fois la sobriété énergétique, la réduction de la consommation d’eau et le zéro rejet. Le site de Chocques donne l’exemple : c’est l’un des sites de Croda ayant la plus faible émission de gaz à effet de serre, précise Cristian Galucci, directeur du site. Un partenariat a, en outre, été établi pour l’utilisation sur site d’un incinérateur à ordures, qui fournit de la vapeur décarbonée, ajoute-t-il.

Une culture d’entreprise familiale

La durabilité rime aussi avec le bien-être du personnel, ce qui tient à coeur à C. Galucci : « L’usine a été pensée de manière à améliorer les conditions de travail du personnel en remplaçant les tâches manuelles d’un ancien bâtiment par une automatisation et une robotisation », et ce, sans réduction du personnel : le site a généré six embauches, et le groupe passera bientôt à 200 personnes. Et il va au-delà : « C’était un projet très participatif avec le personnel et les partenaires, avec un dialogue constant. À chaque étape, on implique tout le personnel, et les propositions de chacun sont prises en considération ».

Dans cette entreprise de culture britannique et familiale, on fidélise le personnel et les carrières longues sont favorisées, appuie P. Losson. L’attachement à l’entreprise et l’appropriation des projets à long terme sont une force chez Croda. Cette cohésion presque familiale a sans aucun doute permis à Croda de relever le défi ambitieux de SoliPack, malgré la période contraignante du Covid-19 avec les confinements successifs.

L’aventure n’est pas terminée et Croda prépare de futures étapes pour encore plus de durabilité. Le groupe projette de mettre en place un PPRT (Plans de prévention des risques technologiques). Ces plans, régis par la loi du 30 juillet 2003, ont fait suite à l’accident d’AZF et ont pour vocation de protéger les vies humaines en cas d’accident, par la mise en place de mesures préventives sur les zones habitées et les sites industriels. Pour C. Galucci, Croda Chocques est un site en pleine transformation positive, pour l’environnement comme pour l’humain.