[L'industrie c'est fou] Des particules à base de soie pour remplacer les microplastiques
Des chercheurs du MIT et de BASF ont mis au point une alternative biodégradable aux microplastiques «volontairement utilisés», à base d'une protéine issue de la soie. Cette technologie pourrait permettre de mettre fin à une partie de la pollution marine par des microplastiques, si elle venait à être industrialisée.
Différents produits cosmétiques sont aujourd'hui utilisés pour rendre la peau douce comme de la soie, mais l'industrie n'avait jamais manifestement jamais pensé à l'utiliser directement dans ses produits. C'est ce qu'a fait une équipe de chercheurs du Massachusetts institute of technology (MIT) et du géant allemand BASF, mettant au point des microplastiques «biodégradables» à base de soie, qu’ils ont testé dans une étude parue dans la revue Small. Ces microplastiques, dits «volontairement ajoutés», sont surtout utilisés dans les secteurs des pesticides et de la cosmétique.
Un facteur de pollution
Pour produire ces «microcapsules», la technique de micro-encapsulation est utilisée. Elle consiste à envelopper des principes actifs de taille microscopique (comme des vitamines, des fragrances ou des herbicides) dans une matrice, un peu comme des vers à soie dans leur cocon. Cela les protège de différents facteurs extérieurs, comme la chaleur ou l’oxydation. Les principaux matériaux utilisés pour ces matrices sont des polymères issus de la pétrochimie, comme le polyéthylène ou le polypropylène.
VOS INDICES
source88.4 =
29 Avril 2024
Pétrole Brent contrat à terme échéance rapprochée
$ USD/baril
83.5 =
Février 2024
Cours des matières premières importées - Pétrole brut Brent (Londres) en dollars
$ USD/baril
159.9 =
Décembre 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.30 − Peintures Industries
Base 100 en 2015
Pour les auteurs de cette étude, il y a un «besoin urgent à travers plusieurs industries de développer des substituts biodégradables aux microplastiques ajoutés». Car si la majorité des microplastiques qui finissent dans les océans proviennent de la dégradation de déchets plastiques plus volumineux, entre 15 et 31 % de ces particules proviennent des microplastiques volontairement ajoutés, selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Cette étude a conduit la Commission européenne à proposer l’interdiction de microplastiques synthétiques. Une décision sur cette mesure devrait être prise fin 2022.
Une protéine «polymorphique»
Comme alternative, les chercheurs ont choisi la fibroïne, une protéine structurelle issue de la soie. Une matière qui coche toutes les cases pour une potentielle application industrielle : haute disponibilité, une sécurité de grade alimentaire, une régénération facile et son «polymorphisme», qui permet de facilement opérer la transition de la protéine d’une structure hydrophobe à une structure hydrophile. Cette propriété permet d’intégrer des principes actifs aussi bien hydrophiles, comme certaines vitamines, ou hydrophobes, comme des herbicides.
Les résultats de cette étude s’avèrent encourageants : testé sur des plants de maïs pendant six jours, un spray à base de microcapsules de soie se révèle moins agressif que des produits traditionnels. Il n’y a pour l’instant pas d’industrialisation prévue de cette solution par BASF.
SUR LE MÊME SUJET
[L'industrie c'est fou] Des particules à base de soie pour remplacer les microplastiques
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir