Tout le dossier Tout le dossier
-
Chimie
Les PFAS, ces molécules néfastes omniprésentes dans l'industrie
-
Environnement
Comment Veolia et Suez détectent les PFAS dans l'eau potable pour mieux les éliminer
-
Transition écologique et énergétique
A Lyon, Arkema et Daikin poursuivis pour leur production de PFAS
-
Pesticides
Les ONG Générations futures et Pesticide Action Network alarment sur la présence de PFAS dans les pesticides
-
L'instant Tech
[L'instant tech] Valgo trouve une solution pour extraire les polluants éternels PFAS dans l'eau
-
Chimie de spécialités
Les PFAS des mousses anti-incendies dans le collimateur des Etats-Unis et de l’UE
-
Chimie
Ce que l'on sait de la pollution aux PFAS, des molécules toxiques et persistantes, identifiée autour de deux sites chimiques à Pierre-Bénite
-
Métallurgie - Sidérurgie
300 salariés du fabricant d’électroménager Seb manifestent à Paris contre la loi PFAS… aux côtés de la direction
Les ONG Générations futures et Pesticide Action Network alarment sur la présence de PFAS dans les pesticides
Les organisations de défense de l’environnement Générations futures et Pesticide Action Network affirment que 12% des substances actives dont l'utilisation dans les pesticides est autorisée dans l’Union européenne sont des PFAS, des substances toxiques très résistantes à la dégradation. En France, ces ONG affirment que la vente des «pesticides PFAS» a plus que triplé entre 2008 et 2021.
Les «polluants éternels» n’ont pas dit leur dernier mot. Ces substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS) très toxiques que l’on retrouve dans les biens de consommation seraient également présentes dans des pesticides autorisés en Europe, d’après les organisations environnementales Générations futures et Pesticide Action Network. Dans un rapport publié jeudi 9 novembre, elles affirment que 12% des substances actives dont l'utilisation dans les pesticides est autorisée dans l’Union européenne (37 sur 306) sont des PFAS. Les polluants éternels compteraient pour 13% des substances autorisées en France.
Les PFAS – dont les propriétés antiadhésives, imperméabilisantes ou encore de résistance à la chaleur sont très appréciées dans l’industrie – sont aussi particulièrement résistantes à la dégradation, ce qui favorise leur accumulation dans l’environnement et les organismes vivants. Or en 2019, un rapport de Santé publique France soulignait déjà les risques de l’exposition aux PFAS pour l’homme, notamment sur sa fertilité. D’autres études établissent un lien entre les PFAS et des taux élevés de cholestérol ou encore la perturbation du fonctionnement du foie. Le Centre international de recherche sur le cancer classe en outre l’acide perfluorooctanoïque, un PFAS, comme potentiellement cancérogène pour l’homme.
Une pollution «intentionnelle et directe»
Problème : d’après Générations futures et Pesticide Action Network, le recours à ces substances dans les pesticides augmenterait. En France, leur vente (2 332 tonnes en 2021) aurait plus que triplé entre 2008 et 2021 et serait «en constante augmentation» depuis 2008. «La pollution par les pesticides PFAS est intentionnelle et directe. Elle diffère de la pollution par les PFAS résultant de fuites industrielles accidentelles et de faits de négligence. […] Les pesticides sont pulvérisés en plein champ et libérés directement sur nos aliments et dans l'environnement, contaminant le sol, l'eau et les organismes vivants», dénoncent-elles dans leur rapport.
Si les Etats membres ont l’intention de restreindre considérablement l’usage des PFAS au sein de l’Union européenne via la proposition de restriction Reach, les «pesticides PFAS» en sont exclus car déjà soumis au règlement européen sur les pesticides. Or, selon les deux organisations, «l'évaluation actuelle des pesticides ne tient pas compte de la présence de PFAS dans les produits pesticides en raison de lacunes dans la mise en œuvre du règlement européen». En effet, d’après elles, pour les autorités sanitaires, la persistance dans l’environnement des PFAS ne suffit pas à les interdire tandis que leurs propriétés toxiques et de perturbations endocriniennes ainsi que les effets cocktails ne sont pas ou mal évalués par ces dernières.
SUR LE MÊME SUJET
PARCOURIR LE DOSSIER