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Les PFAS, ces molécules néfastes omniprésentes dans l'industrie
Les PFAS sont-ils partout ? Selon une autorité réglementaire étasunienne, oui. Alors qu'une proposition de loi pour lutter contre ces polluants dits éternels va être examinée au Sénat, L'Usine Nouvelle publie un tableau pour tenter d'appréhender les usages, actuels ou historiques, de ces molécules.
C’est une famille très vaste. Faisant l’objet d’une proposition de loi adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale et une plainte de la métropole de Lyon contre deux industriels, les PFAS font parler d’eux. Cet acronyme désigne les substances per et polyfluoroalkylées, une famille chimique qui regroupe environ 12000 composés, selon un rapport parlementaire. Certaines de ces molécules sont tristement célèbres pour leur persistance dans l’environnement et leur bioaccumulation dans les sols et dans l’eau… jusqu’à atteindre le corps humain, où ces substances peuvent provoquer maladies de la thyroïde, taux élevés de cholestérol ou encore des «cancers du rein ou des testicules», selon l’Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris).
Les PFAS sont très variés et leurs propriétés peuvent différer énormément d’une molécule à l’autre. Mais elles ont toutes en commun leur stabilité, dans le temps et face à de hautes températures – qu’elles doivent à la force de la fameuse liaison carbone-fluor – et leur tensioactivité. Comprendre : la capacité à faire le lien entre l’eau et l’huile. Des propriétés appréciées par les industriels de tous secteurs, mais répudiées par les organisations de défense de l’environnement, car c’est ce qui permet aux molécules de s’infiltrer dans les sols et les eaux souterraines… et d’y persister.
Polymères et non-polymères
Pour s’y retrouver dans le labyrinthe que représente cette famille de molécules, les chimistes les classent en deux grandes catégories : les polymères et non-polymères. La première catégorie compte notamment le polytétrafluoroéthylène, plus connu sous son nom commercial Teflon, qui permet de produire les fameuses poêles anti-adhésives de Tefal et mis en lumière par la manifestation de la direction et des salariés de Seb. Moins connu, mais tout aussi important : l’usage du Teflon comme isolant électrique dans les composants électroniques, des biens de consommation à l’aéronautique.
Ces deux applications ne sont pas concernées par les interdictions prévues dans la loi PFAS, des parlementaires ayant argué l’innocuité des polymères. «Il existe en effet deux familles de PFAS, les monomères, qui sont toxiques, car tensioactifs, et les polymères, qui sont inertes. Il convient de pousser la recherche sur la possible dégradation des polymères avant de les interdire», a déclaré Cyrille Isaac-Sibille, député MoDem, lors des débats à l’Assemblée.
Cependant, selon une étude, des PFAS non-polymères sont émis durant la production, l’utilisation et la fin de vie des polymères. Cela pourrait expliquer la découverte d’acide perfluoroctanoïque, PFAS interdit à l’international depuis 2020, dans le réseau public d’eau potable de Rumilly (Haute-Savoie), fief de Tefal, par la préfecture locale.
Les non-polymères sont les plus répandus dans l’environnement, selon l’Ineris. Ceux-ci sont utilisés dans les produits de fart pour une meilleure glisse des skis, dans le textile pour leur effet hydrofuge, dans les cosmétiques ou encore dans les emballages alimentaires. Si une myriade d’autres industries est concernée par leur usage, la loi PFAS ne concerne que ces quatre applications.
Une restriction globale dans le futur ?
Répertorier les usages industriels des PFAS de manière exhaustive est un travail titanesque, tant ils semblent être omniprésents, dans toutes les industries. Le tableau le plus complet à ce jour vient d’une institution réglementaire étasunienne, l’Interstate Technology Regulatory Council (ITRC), que L’Usine Nouvelle vous résume dans un tableau ci-dessous.
Connaître ces secteurs est important, car l'usage global des PFAS risque d'être fortement restreint dans le futur. En effet, une restriction générale des PFAS a été soumise par la Suède, la Norvège, le Danemark, les Pays-Bas et l'Allemagne en janvier 2023 à l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA), qui l'examine actuellement. Les PFAS pourraient ainsi faire l'objet d'un chantier de substitution gigantesque.
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